17 sept. 2015

Malone Rootikal sort son premier album "Uprising 4 Peace"

une sincérité livrée sur une base reggae & dub...



Olivier aka Malone Rootikal est originaire de Normandie, tombé dans la musique à 15 ans, il découvre le Dub grâce à des artistes considérés comme les pionniers tels que King Tubby, Lee Perry ou encore Scientist.

Après plus de 10 ans d’activité, en ayant produit de nombreux riddims et mixé des dubplates pour des sound systems, comme pour Iration Steppas. L’auteur, compositeur et interprète nous surprend encore en nous dévoilant son tout premier album « Uprising 4 Peace ».

Il n’est pas nécessaire de vous dire que ce nouvel opus, allant du Dub  à l’Electro, en passant par le Dancehall et le Hip-hop, est avant tout militant. A travers ces 14 titres, on entre presque dans l’intimité de l’auteur, les textes véhiculent des valeurs, des émotions, un message, parfois plein d’espoir, parfois dénonciateur. Il aborde donc des sujets comme la corruption politique, l’injustice ou encore la société de consommation…

 Malone va jusqu’au bout de sa démarche engagée avec cet album  « Home-made », en effet, il l'a lui même entièrement réalisé, excepté des collaborations avec Syoul (artiste expérimentant l’association entre le dub, l’électro et les musiques du mondes) sur le titre « Burn Baylon », ainsi qu’avec son ami et producteur, Ackboo sur le morceau « Spirit of a warrior ». De même, le mastering a été réalisé en Angleterre au Rolling Lion Studio par Daniel Boyle, qui a entre autres produit le dernier album de Lee Scratch Perry

« Uprising 4 Peace » est disponible en CD & Digital à partir du 18 septembre !

Plus d'infos sur :  Facebook, Soundcloud








13 mai 2015

Report Protoje & The Indiggnation @106, Rouen


Incarnant le renouveau du mouvement reggae conscient, le "Reggae Revival", Protoje, leader du groupe charismatique The Indiggnation, a débarqué en France, lors de sa tournée européenne pour la sortie de son 3ème album « Ancient Future", afin de nous offrir un show exceptionnel, le 13 mai dernier au 106 de Rouen, en Normandie.


Les portes s’ouvrent, les spectateurs investissent la salle, après une courte attente, les spots rouges s’allument puis, l’ambiance feutrée vient se tamiser. The indiggnation s’installe au rythme des cris et des sifflets d’un public euphorique, ils introduisent la venue de la Star tant attendue en jouant du rocksteady, l’annonce d’une performance faisant référence aux origines de la musique et de la philosophie reggae. D’où l’oxymore « Ancient Future », qui propose dans l’album un voyage dans le temps, à travers les époques,  pour construire l’avenir.
Comme à son habitude, Protoje arrive sur scène,  plutôt calme voir même nonchalant, il entame le premier morceau « Dread », puis poursuit avec « I&I », les titres qui l’ont fait connaître sur la scène internationale, devenus des classiques pour tous les passionnés de Revival.

Après un solo de guitare enflammé pour conclure l’extrait « JA », l’interprète reprend avec le public des standards du reggae : « Police in Helicopter » de John Holt, « Boom Bye Bye » de Buju Banton, mais aussi Million Stylez et Bob Marley. Il revisite aussi des chansons d’artistes de sa génération, « Steamers A Bubble » de Jah9, ainsi que « Warrior », qu’il a réalisé en featuring avec Kabaka Pyramid lors de son deuxième album.
Après avoir rassemblé toutes les générations avec ces hits incontournables, le jamaïcain débute enfin la présentation de « Ancient Future ». Accompagné de ses deux choristes, il amorce les premières notes, puis, le duo féminin nous offre une ré-exploration transcendante du morceau « Sudden Flight ». Le titre avait fait impression, lors de sa sortie, grâce à la collaboration avec Sevana et Jesse Royal, deux autres chanteurs emblématiques de cette nouvelle scène.

Il est presque vingt-deux heures et le rythme ska de « Answer to Your Name », retentit dans la salle, embarquant avec lui la foule sur un « Skank » frénétique, nous nous immergeons immédiatement dans l’ambiance « british » des 70’s, à l’époque où ce genre musical venait conquérir l’Europe, tout droit arrivé de Jamaïque. 

On reste stupéfaits devant la capacité du jeune artiste à s’adapter à tous ces différents styles avec une aisance digne des plus grands. Passant du ska, au dub puis évoluant vers le hip-hop avec le morceau « Criminal », produit à partir des samples de « A Song » de Pablo Moses et "General" de Ini Kamoze.  
Il dénonce les injustices et les atrocités perpétuées aux leaders du mouvement Rastafari, comme l’arrestation de Leonard Howell en 1930, considéré comme le « premier rasta » . Il évoque aussi des faits historiques tels que : La visite de l’Empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié Ier en Jamaïque en 1966, l’assassinat de Walter Rodney, militant de la cause noire et historien, dans les années 80, ou encore les prémices de la révolution haïtienne menée par un esclave, Dutty Bookman en 1790.
 A travers un message militant, l’auteur invite à la réflexion en faisant naître la question de leur culpabilité. Le poing en l’air, l’auditoire reprend en cœur « Who Dem a Criminal… ? », littéralement en patois jamaïcain « Qui sont les criminels ? ».

Les tunes de l’album s’enchaînent, passant par « Who knows » et « Bubblin’ ». Après un interlude de ses musiciens,  Protoje revient sur scène et empoigne un mégaphone pour interpréter « Kingston be Wise », issu de son album « The 8 Year Affair », sorti en 2013. Il conclut sur un message d’unité et de solidarité, en fixant tous ces visages tournés vers lui, attentifs prêts à saisir la moindre occasion de montrer leur approbation.
Après des remerciements interminables, Le groupe quitte le plateau et le public émerveillé, abasourdi, prend lentement le chemin de la sortie, conquis par la prouesse unique à laquelle il vient d’assister, bien loin des prestations habituelles.

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